Un peu d'histoire: Le Nashorn

HORNISSE/NASHORN : Le Sniper des forces de l'AxE.















C'est lors de l'invasion de l'Union Soviétique que les Allemands s'aperçoivent qu'ils n'ont plus le leadership en matière de chars de combat.
En effet les T34 et KV1 leur donnent du fil à retordre...

Comme sur le front de l'ouest en mai-juin 40, c'est le 88mm anti-aérien tirant à l'horizontal qui souvent permet aux soldats Allemands de se sortir de biens des mauvais pas, mais ce canon, pas du tout prévu pour un combat terrestre, est long, lourd et difficile à mettre en oeuvre sur le terrain (il s'agit d'une pièce tractée...)

L'Etat-Major du IIIème Reich demande alors la modification de cette pièce d'artillerie de toute urgence.  
L'usine Krupp présente le Pak43, dont la munition perce pratiquement 20cm de blindage à... 2000m !

Mais il reste une pièce tractée, trop longue à mettre en position.

Dés 1942 les usines Alkett planchent sur un projet d'engin automoteur équipé de cette excellente pièce antichar.

Comme rien de ce qui existe alors ne convient vraiment les ingénieurs vont partir d'un chassis de PzIV rallongé doté du V12 Maybach HL120TRM à essence de 300cv et de sa boite ZF SSG76 à 6 vitesses avant et 1 arrière.

Compte-tenu de l'encombrement du canon (et surtout de sa culasse) le moteur, initialement à l'arrière, est déplacé en position centrale.





Un blindage intégral étant trop lourd pour un tel chassis il est décidé que l'engin ne serait équipé que d'une casemate ouverte de 10mm d'épaisseur, juste suffisante pour protéger les servants des balles de fusils et des petits éclats d'obus...

la démarche, si elle peut paraître pour le moins "limite", à pourtant des arguments :

-Une casemate fermée aurait imposée un système de ventilation pour évacuer les fumées de tir (trés importantes avec une telle pièce)

-Un tel engin, destiné à la destruction des blindés ennemis par embuscade doit être capable de "décrocher" au plus vite, chose impossible si le char pése plus de 30 tonnes pour 300cv par exemple...

-La portée pratique phénoménale du canon (2000m au moins) mettait le char à l'abri de toutes ripostes des T34 ou KV1 Soviètiques, ces derniers, nantis d'optiques de tir de mauvaise qualité, n'avait que peu de chances de toucher une cible à plus de 1500m, ce qui mettait théoriquement l'engin Allemand à l'abri d'une riposte.


Un prototype est présenté au Führer en octobre 1942.
Ce dernier est emballé et commande immédiatement 500 exemplaires du Hornisse (frelon), pour lui et ses adjoints cet engin doit faire la transition entre le vide actuel en matière de canon antichar puissant et la mise en service des chasseurs de chars de type Jagdpanther que les usines Allemandes ne sont pas encore en mesure de produire...





Les premières livraisons interviennent en février 1943, et seuls 345 engins seront produits jusqu'en décembre de cette année.

Le canon est approvisionné à 40 coups (c'est peu mais les obus sont trés gros et la place manque à bord), il est doté d'une mitrailleuse MG34 de 7,92mm en auto-défense approvisionnée à 600 coups.

Le blindage de la coque est de 30mm, un peu mieux que les 10mm de la casemate mais c'est là aussi insuffisant face aux projectiles ennemis.


Une cuirasse pour le moins "légére" mais l'atout du char était ailleurs...



L'équipage est de 5 hommes.

Il roule à 40km/h sur route et 25km/h en tout-terrain.

Le Hornisse peut grimper une pente de 30°, franchir une tranchée de 2,30m et un obstacle vertical de 0,60m.

Début 1944 Hitler décide que seuls les canons automoteurs d'artillerie auront des noms d'insectes, le Hornisse est donc rebaptisé Nashorn (Rhinocéros).

Le production continue à petite cadence (133 chars pour toute l'année 44).





Sur le terrain, si l'engin est souverain dans le combat d'embuscade, sa trop haute taille le rend difficile à camoufler et son blindage insuffisant empêche toute intervention au plus près des forces ennemies.
Son centre de gravité est aussi trop haut, le rendant trés instable dans les dévers.
Quand à sa mécanique, elle est beaucoup trop sollicitée compte-tenu des 24 tonnes du Nashorn et s'avère trop gourmande (260 litres aux 100 pour un réservoir de seulement 470 litres).

Bien que trés limité d'un point de vue technique et tactique, le Nashorn dispose néanmoins du meilleur canon antichar de son époque et d'instruments optiques d'excellente qualité.

La probabilité d'atteinte d'une cible de 2,00m X 2,50m (trés inférieure à la taille réelle d'un char ennemi donc...) est de 85% à 1000m et encore de 23% à 3000m, distance où la probabilité d'atteinte d'une cible identique par un tir de char Russe ou Américain est proche de... Zéro. 


Panzergranate 39/43 : Vitesse initiale de 1000m/s !



Le Nashorn sera utilisé essentiellement sur le front de l'est, mais on en verra quelques uns se battre en Italie et en Lorraine fin 1944.





Bien que dépassé par la sortie du Jagdpanther il sera encore produit en petite quantité jusqu'en 1945 (16 chars entre le 1er janvier et le 31 mars).

Les principaux faits d'armes du Nashorn sont les suivants :

-Un JS2 détruit à 4600m de distance vers Marzdorf en mars 45.

-Un Pershing Américain (tout juste mis en service) détruit prés de Cologne à la même époque, mais par un tir à 250m seulement.
Il sera le seul Pershing détruit de tout le conflit.


494 engins produits au total, seuls 2 sont encore visibles de nos jours (à Kubinka en Russie et à Aberdeen aux USA).




Le tour du propriètaire : http://www.youtube.com/watch?v=j2CM06m27vk

 Merci Jensen.