Un peu d'histoire: L'AMX 30
Bien que pas encore sorti, voici déjà l'histoire de ce char tant attendu.
AMX 30 : 30 ans en première ligne !
IMPORTANT : Ce char fut mon premier "sujet d'étude" lors de la mise en ligne de ce Topic en mai 2010.
Simple "copié-collé" d'une réponse que j'avais faite à un internaute sur la section "Anciennes", ce post, depuis le succès (pour ma part inimaginable à l'époque) du "Topic des engins blindés" méritait une refonte totale...
Voici chose faite !
Le post initial en page 1 a été supprimé afin de laisser de la place à l'Index.
Je vous souhaite une bonne lecture !
En 1956, La France et l'Allemagne décident de mettre efforts et portefeuilles en commun pour finaliser leur nouveau char de combat de la période 1965/1985.
Il y a d'ailleurs urgence puisque les 2 nations sont équipées des très moyens M47 Patton fournis par les USA et qui n'ont jamais convaincu personne...
Malgré l'arrivée de l'Italie en 1958 qui souhaite se joindre au programme, les 2 protagonistes finissent par se séparer et chacun part travailler de son côté, ce sera l'AMX30 pour nous et le Leopard 1 pour nos cousins germains, les Italiens quand à eux passant une commande massive de M60 Américains avant d'obtenir la licence de production du Leopard 1 qu'ils fabriqueront à plus de 800 exemplaires.
La raison du "divorce" est à trouver du côté du canon, les Allemands souhaitant installer le légendaire canon Britannique L7 de 105mm, les Français insistant (à raison d'ailleurs...) pour mettre le 105mm CN-105 F1 tricolore effectivement très supérieur.
Au tout début des années 60 les stratèges occidentaux, effrayés par les performances de pénétration des obus à charge creuse, décrètent que "la lance a pris définitivement le pas sur le bouclier" et qu'il est désormais inutile de concevoir des chars surblindés de 50 tonnes et plus.
Pour cette génération on va donc privilégier 2 choses :
-La taille : Plus c'est petit mieux c'est, car on limite les chances d'être frappé.
-La mobilité : Moins lourd avec 720cv cela donne de très bonnes accélérations, ajoutez-y un freinage efficace et des changements de direction rapides et vous obtiendrez un char difficile à cibler.
Les premiers prototypes du char Français sont essayés en 1961 et c'est en 1963 que le modèle définitif est commandé par l'armée Française.
Un des prototypes en essai.
L'AMX30 est mis en service au 503ème RCC en 1966, équipé du canon F1 de 105mm, d'une mitrailleuse de 12,7mm coaxiale (qui permet d'éviter de "gaspiller" un obus sur une cible qui n'en vaut pas la peine : Jeep, camion, personnel...) et d'une mitrailleuse de 7.62mm en affut anti-aérien.
30B au musée de Saumur.
La 12,7mm sera rapidement remplacée par le canon mitrailleur M693 de 20mm, offrant au char une puissance de feu très supérieure à ses concurrents directs et disposant d'un réglage en site indépendant du canon.
Photo prise au début des années 70.
On voit très bien l'absence de 20mm coaxial, le canon de la mitrailleuse de 12,7mm qui le remplace ne dépassant pas à l'extérieur.
Photo Pierleo.
Son canon F1 rayé tire des obus à charge creuse efficaces grâce à un ingénieux système de contre-rotation monté sur roulement à billes (je rappelle qu'un projectile HEAT est inefficace sur sa cible s'il entre en rotation durant son parcours) combinant donc capacité de pénétration et précision !
Ce fameux obus dit "G" était capable de percer 400mm de blindage à 3000 mètres !
Le canon peut tirer en plus de cet obus des projectiles explosifs, fumigènes et inertes d'exercice.
La dotation en munitions est de 47 obus de 105mm (19 en tourelle et 28 en caisse), 1050 obus de 20mm et 2050 projectiles de 7,62mm.
On trouve aussi 4 lance-grenades fumigènes sur les flancs de tourelle.
Vue fantôme de la caisse.
Le poste de pilotage...
On comprend mieux pourquoi beaucoup de pilotes préféraient piloter "tête dehors" !
Photo Pierleo.
Le char est initialement doté d'un projecteur infra-rouge de type PH8 pour le combat de nuit d'une portée de 1200 mètres.
Il dispose aussi d'un télémètre à coïncidence d'une portée de 3500m pour déterminer la distance entre le char et sa cible.
L'AMX30 pèse 36 tonnes.
La pression au sol est de 0,77kg/cm2.
Une petite démonstration à Bovington : http://www.youtube.com/watch?v=rRhQfnh9T5Y&feature=related
Il est long de 6,59m (9,50m avec le canon), large de 3,10m et haut de 2,50m.
Son équipage est de 4 hommes : Chef de char, pilote, chargeur et tireur.
Il est intégralement protégé NBC par surpression de l'habitacle, capable de franchir des cours d'eau de 4m de profondeur grace à son shnorchel et 1,30m sans préparation.
Passage en submersion pour ce char équipé de son Schnorchel de combat.
On disposait aussi d'un tube plus gros pour le temps de paix, ce dernier autorisant l'équipage à évacuer l'engin en cas de problème "au fond"...
Un AMX30 qui joue au sous-marin : http://www.dailymotion.com/video/x1ebqg_char-amx30-en-immersion-dans-le-tou_auto
Passage au sec sur un ponton du Génie.
Son moteur installé à l'arrière est un 12 cylindres Hispano-Suiza HS110 polycarburant Turbo-Diesel de 720cv à 2600Trs, sa boite à 5 rapports est équipée d'un embrayage centrifuge Gravina (comme sur les 2cv Citroën de l'époque ! ) et demande un certain "doigté" à son pilote...
Ce poste sera l'un des plus gros défaut de l'AMX30.
La suspension est à barres de torsion renforcée par des amortisseurs hydrauliques.
Il franchit des tranchées de 3 mètres, un obstacle vertical de 0,90m, des pentes à 60% et des dévers à 30%.
Sa tourelle est en acier coulé d'une seule pièce (la caisse est en acier laminé soudé), elle pèse 10 tonnes et sa forme ovalisée offrait une assez bonne protection contre les obus perforants en favorisant leur ricochet.
Cette dernière était de plus vaste et confortable, sans doute l'une des meilleures jamais montée sur un char !
Une rare version "auto-école" de l'AMX30.
L'absence de tourelle permet une bien meilleure vision aux instructeurs.
Capable de 65km/h sur route et d'un bon 40 en tout-terrain il remplissait parfaitement la mission qu'on lui demandait : Rapidité et mobilité, ce qui en faisait une cible difficile à centrer dans un réticule !
Car côté blindage...
Frontal : 79mm
Latéral : 57mm, voire 30 !
Toit : 20mm
Frontal de tourelle : 80mm
Juste de quoi le protéger des tirs d'armes de calibres inférieurs à 20mm et de la "ferraille du champ de bataille" (en clair les éclats d'obus) car un coup direct d'un obus de 90mm suffisait très largement à le détruire...
Cette épave-cible sur le terrain de la Courtine en est la preuve...
Très vite les anglais mettent au point le blindage "Chobham" (une combinaison d'aciers de différentes densités et de céramique) qui redonne une longueur d'avance à la cuirasse, ce système permettant de dissiper l'effet des obus à charges creuse : On dit que 100mm de ce blindage composite équivaut à 600mm d'acier.
On songe dès 1977 à se remettre au travail avec les Allemands qui avaient un problème identique au notre, mais cette fois c'est la France qui va foirer (pour des raisons politico-commerciales beaucoup trop longues à évoquer ici et bien que Bonn soit allé jusqu'à proposer d'appeler le futur char "Napoléon", quand on sait ce que l'empereur leur à fait endurer à l'époque c'était un sacré effort...)
Inutile de dire que repartir de zéro ou presque ne nous donnera un nouveau char (ce sera bien sur l'AMX56 "Leclerc" ! ) pas avant 1990 au mieux !
On fait donc durer le '30, avec la version B2 fin 1979 : Conduite de tir améliorée (APX-M544 COTAC), nouvelles sondes atmosphériques, nouveau viseur de pointage APX M544 associé à un calculateur balistique digital, télémètre Laser APX M550 et caméra thermique CASTOR.
Le chef de char dispose d'un viseur diurne et peut recevoir les images de la caméra thermique.
AMX30B2 avec camouflage type OTAN mis en oeuvre à la fin des années 80.
Transmission nettement améliorée avec la boite RENK ENC-200 à 5 rapports et inverseur qui supprimait pour beaucoup de pilotes le supplice de l'embrayage centrifuge.
Le canon est modifié et peut maintenant tirer un projectile APFSDS à flèche en Tungstène d'une vitesse initiale de 1525m/s apte à percer 150mm de blindage à incidence de 60° à 5000m !
Le 30B2 et tout son lot de bord !
Le poids passant à 37 tonnes la suspension est légèrement renforcée.
La caméra thermique est protégée par des volets blindés.
Un AMX30 centré dans un viseur thermique.
Sa signature infra-rouge est des plus conséquente...
1990, les 'X30 sont envoyés en Arabie-Saoudite.
On note la présence de jupes anti-poussière latérales.
Comme le Leclerc est victime de sa mise au point laborieuse et de restrictions budgétaires diverses et variées, on prolonge encore la carrière de l'AMX30 en 1995 en lui greffant des tuiles de surblindage "Brennus" en acier à très haute dureté, renforcé de Kevlar en plaques sandwich et d'un dispositif pyrotechnique censé dévier les nouvelles munitions de type flèche.
L'AMX30 "Brennus", simple "bricolage" en attendant l'arrivée du Leclerc en unités.
Elles sont au nombre de 112 et garnissent l'arc frontal et la tourelle.
On trouve aussi sur les flancs de tourelle 2X5 lance-leurres thermiques.
Le poids augmente et atteint 37,7 tonnes.
On change aussi le moteur au profit d'un Mack E9 Diesel de 750cv.
Les derniers exemplaires présents dans l'armée Française seront réformés en 2011.
Quelques dizaines sont stockés à l'abri dans l'espoir d'une hypothétique vente à une armée étrangère.
L'AMX30 en version char de combat a été vendu à différents pays :
-France : 1084 en version B (plus 166 30B2 neufs et 493 30B reconditionnés)
-Espagne : 299 (fabriqués sous licence entre 1974 et 1983 et retirés du service en 2002)
-Irak : 100 (ne sont plus en service depuis la fin des années 80)
-Arabie-Saoudite : 290 (réformés)
-Vénézuela : 81
-Grèce : 168 (réformés)
-Chypre : 152
-Emirats Arabes unis : 64
-Qatar : 34
-Chili : 50 (réformés)
-Bosnie : 36 (de seconde main)
-Croatie : 42 (idem)
Un char Qatari tracté par un 6X6 berliet de 280cv.
Les '30 Vénézueliens sont encore en service actuellement.
Leur conduite de tir est d'origine Belge (SABCA).
On voit ici le schnorchel "temps de paix".
Version espagnole fabriquée localement.
Opération Daguet, janvier 1991, progression des AMX30 en direction d'As-Salman.
(Photo Colonel Bourret, 4ème Régiment de Dragons).
L'AMX30B2 en action : http://www.youtube.com/watch?v=kqFDOMkhPxk
Mais ce char fut aussi décliné en de nombreuses versions.
En voici quelques unes :
AMX30D :
Il s'agit de la version "dépanneuse" du '30.
L'engin est doté d'une lame-bouteuse à l'avant qui lui permet de s'ancrer dans le sol dans le cas où il doit avoir recours à l'utilisation d'un de ses 2 treuils pour tirer un char endommagé ou embourbé.
Il dispose aussi d'une grue hydraulique d'une capacité de levage de 15 tonnes, largement suffisante pour changer une tourelle par exemple.
Il pèse 40 tonnes et son équipage se compose de 4 hommes : Chef de char, pilote et 2 mécaniciens.
Il est protégé NBC et peut assurer son autodéfense grâce à une mitrailleuse de 7,62mm et 8 lance-grenades fumigènes ou antipersonnel.
En général cet engin, apte à opérer en première ligne, embarque sur sa plage arrière un moteur de rechange complet.
Ici avec un moteur complet sur la plage arrière.
Il a été acheté par de nombreuses nations déjà cliente de l'AMX30 : Espagne, Vénézuéla, Emirats Arabes, Qatar, Chypre et Arabie-Saoudite.
Il est toujours en service en 2012 à 58 exemplaires dans l'armée Française, bien qu'il ne soit pas capable de remorquer un Leclerc...
AMX30 PLUTON :
Une version exclusive pour la France.
Il s'agissait d'un chassis de 30 sur lequel était monté un silo de lancement pour le missile sol-sol nucléaire tactique Pluton.
Il avait été conçu pour remplacer les missiles Honest John Américains évacués par ces derniers lors du retrait de la France de l'OTAN en 1966.
La portée du Pluton était comprise entre 17 et 120km avec une précision de 150m environ.
L'ogive nucléaire AN52 pouvait être chargé au dernier moment en fonction des ordres donnés, on avait le choix entre une charge de 15 kilotonnes et une autre de 25.
En service de 1974 à 1993.
Son utilité était de donner un ultime avertissement à un agresseur (le Pacte de Varsovie...) avant l'utilisation de la force de frappe nucléaire nettement plus destructrice.
Les Allemands voyaient ce concept d'un assez mauvais oeil car convaincus que les Pluton tomberaient obligatoirement sur le territoire de l'ex-RFA, ce qui n'était pas faux d'ailleurs...
40 exemplaires construits, répartis en 5 groupes de 6 véhicules plus 2 de réserves dans les régiments suivants :
-3ème RA de Mailly le Camp
-4ème RA de Laon
-15ème RA de Suippes
-32ème RA d'Oberhoffen
-74ème RA de Belfort
Les AMX30 Pluton n'opéraient jamais seuls et étaient toujours escortés par au moins 2 AMX10P.
AMX30 EBG :
Mis en service au début des années 80 par la France sur une base d'AMX30B2.
Il s'agit d'une version spécifique aux activités des Régiments du Génie (EBG = Engin Blindé du Génie).
Ces attributions sont d'être en mesure :
-D'ouvrir ou de fermer des itinéraires
-De dégager des épaves ou des barricades obstruant les accès aux sites d'opérations donnés
-D'aplanir un endroit en friche pour monter un camp, créer des merlonages pour les chars de combat ou aménager un gué pour le franchissement
-De miner une zone
Pour ce faire il est équipé d'une lame-bouteuse hydraulique, d'un treuil d'une puissance de 20 tonnes, d'un crochet de levage et d'une pince à grumes.
Il dispose aussi d'un "lance-pétard" capable d'expédier une charge de démolition contenant 10kg d'explosif à une distance comprise entre 30 et 550m.
Il embarque 5 charges prêtes au tir.
Il est doté aussi de 4 tubes lance-mines antichar dispersables en lots de 4X5 mines à 250 mètres de distance ainsi que d'une mitrailleuse de 7,62mm en autodéfense.
Il est apte à opérer en atmosphère contaminée et dispose de systèmes à intensification de lumière pour le travail de nuit.
Son équipage est de 3 hommes : Pilote, chef de char et opérateur.
42 engins construits, toujours en service à l'heure actuelle.
AMX30 AuF1
C'est en 1969 qu'est établi par l'Armée Française un cahier des charges réclamant un canon automoteur de 155mm capable de remplacer les canons de 105 et 155 montés sur des chassis d'AMX13.
Le prototype est présenté en 1972 et montré au grand public un an plus tard.
Il s'agit d'un chassis d'AMX30 avec une tourelle nettement plus massive, il est nommé à l'époque "155 GTC" (Grande Cadence de Tir).
Cette dernière dispose du 155mm AU-F1 et d'un système de chargement automatique.
La cadence de tir est de 6 coups en 45 secondes (les obus sont disposés en 7 bandes de 6 coups chacune).
Le char dispose aussi de 40 projectiles en réserve sous la tourelle, cette dernière étant en acier laminé-soudé de seulement 20mm d'épaisseur.
Il est possible de tirer en mode manuel mais la cadence de tir tombe alors à 2 coups minute...
Un système ultra-performant, mais hélas très cher...
Les obus sont de 3 types : Explosifs, fumigènes et éclairants.
La portée moyenne est de 23km.
Le chargement de ces derniers se fait par 2 grandes portes situées à l'arrière de la tourelle.
Afin de ne pas solliciter inutilement le groupe motopropulseur à l'arrêt on a équipé l'engin d'un moteur auxiliaire d'origine Citroën.
L'équipage est de 4 hommes : Chef d'engin, pilote, tireur et chargeur.
Il est climatisé, intégralement protégé NBC et dispose d'une mitrailleuse de 12,7mm d'autodéfense.
La victime est une Ford Orion série 1 (1983/1990)
La livraison des premiers exemplaires rebaptisés AuF1 pour l'Armée Française à partir de 1979 sera laborieux, puisqu'il faudra une commande Saoudienne pour octroyer des crédits d'équipement plus conséquents.
A partir de 1988 une version améliorée dite AuF1-T dotée d'une turbine à gaz Microturbo à la place du moteur Citroën, d'un système de chargement automatique plus performant et d'un navigateur inertiel est achetée par la France.
Fin de production en 1993, vendu à la France (179 AuF1 et 74 AuF1-T), à l'Arabie-Saoudite (51), à l'Irak (85) et au Koweït (18).
Probablement le meilleur système automoteur d'artillerie jamais produit, alliant mobilité, précision, puissance de feu et cadence de tir !
Un seul défaut : Lourd (42 tonnes) et pataud en tout-terrain.
Sera totalement remplacé chez nous à l'horizon 2015-2020 par le système CAESAR, monté sur camion 6X6 plus mobile mais à chargement manuel...
Démo lors d'une journée portes ouvertes : http://www.youtube.com/watch?v=GNPImJ7kiYQ&feature=related
AMX30 Roland :
Le système d'arme a été mis au point pour assurer la défense antiaérienne des unités blindés déployées sur le terrain.
Comme il doit "suivre la manoeuvre" il est donc impératif qu'il soit monté sur un chassis ayant les mêmes capacités de franchissement que les chars de combat.
La mécanique de l'AMX30 s'imposait donc d'emblée...
On n'a pas oublié en France les leçons de la campagne de mai/juin 1940, où les colonnes au sol furent matraquées par la Luftwaffe...
Les premiers tests remontent à 1974 et 3 engins de présérie sont disponibles en 1977.
Une commande pour 83 AMX30 Roland 1 est passée dans la foulée et les livraisons interviennent dès la fin de 1978.
Le poids est de 33 tonnes et les performances globalement équivalentes à celles des AMX30 "normaux".
Le char dispose d'un radar de surveillance Thomson-CSF Pulse Doppler qui effectue une rotation par seconde, sa portée de détection est de 18km.
La cible acquise est identifiée par un système IFF (ami/ennemi) et peut être poursuivie de 2 façons :
-En mode optique (guidage avec un joystick par l'opérateur jusqu'au contact avec la cible)
-En mode radar (ce dernier guide le missile sur sa cible)
Tir d'un Roland 2.
Le missile Roland pèse environ 68kg, mesure 2,40m et peut détruire un aéronef jusqu'à 6300m de distance à une altitude comprise entre 20m et 5500m (le système d'arme est donc à finalité "basse altitude" ) soit par impact, soit par fusée de proximité a déclenchement électromagnétique.
Il vole à Mach 1,6.
2 missiles sont prêts au tir et 8 autres se trouvent en soute.
Le rechargement demande environ 10 secondes.
Chaque char est escorté par un VAB équipé d'un canon de 20mm.
Il s'agit d'un système utilisable seulement par temps clair.
A l'étranger seule l'Espagne se portera acquéreur de 9 AMX30 Roland 1.
Le char en mode "déplacement".
C'est la raison pour laquelle sera proposée assez rapidement une version Roland 2 apte aux tirs dans toutes les conditions atmosphériques par le rajout d'un radar de poursuite.
98 Roland 2 seront achetés par la France, 9 autres par l'Espagne, 16 par le Nigéria et 3 par le Qatar.
Les derniers engins seront retirés du service en France en 2009.
Le Roland en action : http://www.youtube.com/watch?v=5iRJtCZ3ERo
AMX30 Shahine :
Là aussi un système antiaérien à basse altitude mais étudié à la demande exclusive de l'Arabie-Saoudite.
Les sociétés AMX, Thomson-CSF et Matra se mettent au travail dès 1975 en partant du système antiaérien R440 CROTALE en service dans notre armée mais monté sur chenillé AMX30 et bien entendu blindé.
La demande Saoudienne est assez explicite : Elle souhaite un système capable de détruire tout avion volant jusqu'à 6000m d'altitude et ce sur une distance de 10km.
Les premiers prototypes sont testés en France en 1979 et les livraisons interviennent en 1982 pour se terminer un an plus tard.
Le contrat portait sur 36 unités complètes (un "char-radar" et un "char-missiles" ) mais aussi sur 53 AMX30 Bitubes de 30mm dont le rôle était l'escorte rapprochée des Shahines.
AMX30 bitubes de 30mm pour la protection rapprochée du système antiaérien Shahine.
Le char équipé du radar Thomson-CSF Doppler.
Les 6 missiles SA10 Shahine prêts à l'emploi.
Le concept était bien plus performant que le CROTALE dont il dérivait, mais en fin de compte pas beaucoup plus que le ROLAND...
Le char-radar était doté d'une antenne rotative à système Doppler pulsé et d'un récepteur numérique pour analyser les paramètres de l'appareil détecté.
Le char-missile était équipé d'un ordinateur capable de gérer 18 cibles à la fois et d'effectuer le tir de 2 missiles sur 2 cibles en simultané.
Il était possible pour l'opérateur de guider un missile en mode "manuel" en cas de brouillage électronique.
Ce dernier volait à Mach 2.
Les missiles étaient au nombre de 6 prêts au tir, le rechargement imposant la présence d'une grue (l'ensemble se révélant alors très vulnérable face à l'ennemi d'où la présence en nombre des '30 Bitubes)...
Un char hors de prix pour véhiculer 2 malheureux tubes de 30mm, il n'y avait que l'Arabie pour pouvoir se le payer !
Un système plus lourd que le Roland, mais en fin de compte guère plus performant...
Les AMX30 Shahine ne sont plus en service de nos jours.
Ainsi se termine l'histoire d'un char Français qui marqua son époque.
Adoré ou détesté, l'AMX30 n'a jamais laissé ses opérateurs indifférents.
Merci a Jensen.
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